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Posted: Tue 10:30, 24 Sep 2013 Post subject: tiffany outlet Sommes-nous câblés pour arg |
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Ce fonctionnement propre à l'esprit humain pourrait avoir des conséquences sur notre manière de gérer les questions politiques, car il donne, toujours selon Mercier, un nouveau sens à la pratique de la démocratie délibérative – l'idée selon laquelle d'importantes décisions concernant la collectivité doivent être prises après une multitude de discussions entre les citoyens. "Notre théorie explique très bien pourquoi la délibération pourrait s'avérer un outil très efficace", affirme-t-il.
Le raisonnement sert-il d'abord à convaincre ?
Cette irrationalité inhérente à l'esprit humain, , d'où vient-elle ? Si la raison a été réellement développée pour nous permettre de résoudre des problèmes complexes, elle aurait d? se montrer plus efficace. C'est le lièvre que soulève un article du (réservé aux abonnés, mais ses sources sont disponibles en ligne). La réponse la plus évidente est que la raison n'a pas pour but de trouver des solutions.
D'où l'importance du travail avec les enfants. que les enfants sont capables très jeunes d'utiliser des arguments pour justifier leurs actions de manière convaincante. Face [url=http://www.mxitcms.com/tiffany/]tiffany outlet[/url] à une faute morale, par exemple le vol d'un jouet, ils se montrent très vite susceptibles d’élaborer des défenses argumentées (ce jouet était à moi, c'est l’autre qui a commencé, etc.). Dès 18 mois, les petits sont en mesure de justifier leurs actions, avec le peu de vocabulaire dont ils disposent. Mais les enfants, explique Mercier, sont aussi tout à fait capables de critiquer les arguments des autres.
Un avantage pour l'intelligence collective ?
Rémi Sussan
Des biais innés ?
Naturellement objectera-t-on, rien ne dit que le cerveau ait évolué de cette manière, c'est juste une hypothèse. Quels sont les éléments qui permettraient de l'appuyer (en dehors de la force de l’argumentation !). Après tout, un des reproches souvent adressés à la psychologie évolutionniste est que contrairement à la biologie, il n’existe aucun fossile nous permettant de retracer l'évolution des fonctions mentales. D'abord, ce n'est pas tout à fait vrai. Comme le montre , [url=http://sns.i5let.com/forum.php?mod=post&action=reply&fid=323&tid=14519&extra=page=1&replysubmit=yes&infloat=yes&handlekey=fastpost]hollister sale Le lièvre et la tortue[/url] un "archéologue cognitif" (?a existe !), ces fossiles existent bel et bien : ce sont les artefacts laissés par nos ancêtres, dont l'analyse peut révéler bien des aspects de leur comportement. L'autre méthode pour établir une théorie de psychologie évolutionniste consiste à établir des expériences pour voir si certaines facultés mentales se développent "naturellement" ou si au contraire elles sont le produit d’une éducation ou d'une culture.
Un autre exemple [url=http://www.move-grp.co.jp/p/postmail.cgi]barbour sale Sables mortels[/url] cité [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] par le New Scientist est la fa?on dont nous sommes sensibles à la manière dont les arguments sont présentés. Par exemple, si je dis que, face à une catastrophe, le plan A permet de sauver 200 habitants d'un village de 600 personnes, tandis qu'avec le plan B, un tiers des personnes ont une chance de survivre tandis que les deux tiers mourront, les gens choisiront le premier plan, alors que les deux branches de l'alternative sont en réalité identiques. Dans le premier cas, j'ai insisté sur la survie possible. Dans le second, j'ai mentionné les fortes chances que chacun des villageois avait de mourir.
Image : extrait de 2001, l'Odyssée de l'espace [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister france[/url] de Stanley Kubrick. La force et la parole, deux arguments pour convaincre ?
Afin de l'emporter dans le débat, certains biais propres à notre fonctionnement mental se seraient particulièrement développés. En premier lieu, , l'une des erreurs épistémologiques les plus courantes. On sait que le meilleur moyen de prouver la validité d'une théorie, n'est pas d'accumuler des données susceptibles de la confirmer (on en trouvera toujours) mais de trouver un fait, un seul, capable de la réfuter. Ainsi, on croyait qu'une des caractéristiques du cygne était sa blancheur. Des milliers d'observations sur des siècles confirmaient cette théorie. Il a suffi, un jour, qu'on découvre un cygne noir en Australie pour réfuter cette idée (c'est de là que vient l'expression "cygne noir", , pour décrire les évènements surprenants et contre-intuitifs).
"En se basant sur un point de vue dominant, cartésien, les gens ont tenté pendant des années de réformer notre fa?on de raisonner : en enseignant la pensée critique, en nous poussant à nous débarrasser de nos biais, en faisant de chacun de nous un Kant. Cette approche [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie[/url] n'a pas été couronnée de succès. Ce n'est pas surprenant selon notre théorie, parce qu'on a essayé de réformer quelque chose qui fonctionne parfaitement bien- comme si on avait [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour paris[/url] décidé que les mains étaient faites pour marcher et qu'il faudrait enseigner cela à tout le monde. Au contraire, nous affirmons que le raisonnement fait très bien ce qu'il est censé faire - argumenter - et qu'il produit de bons résultats dans dans de bons contextes d'argumentation." Naturellement, la question [url=http://www.socceranchor.com/index.php?option=com_blog&view=comments&pid=509092&Itemid=0]doudoune moncler homme Un sursaut est nécessaire[/url] du contexte, justement, a son importance. Comme le note Mercier, les groupes où tout le monde est d'accord [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] ne produiront pas de bons résultats. Ce n'est pas si évident en politique, où les gens ont plut?t tendance à se retrouver en fonction d'affinités idéologiques (ou alors à s'étriper sans s'écouter mutuellement). Mais finalement, le meilleur espace d'argumentation possible n'est peut-être pas le débat traditionnel, mais le lieu où les rencontres les plus improbables se multiplient, ...
Fondamentalement, nous explique-t-on, l'homme est un animal social dont l'intelligence a évolué au sein d'un groupe. Nos fonctions mentales les plus évoluées, comme le langage, ne sont peut-être pas apparues pour gérer directement les difficultés matérielles de l'environnement, mais plut?t comme moyen de faciliter la communication à l'intérieur de la tribu. Lorsqu'on examine une faculté comme le raisonnement, il faut donc replacer celle-ci dans le contexte social où elle s'est développée. Son but, nous explique le New Scientist, ne [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] serait pas de trouver des solutions, mais de convaincre nos partenaires de la force de nos propositions en argumentant. Cette théorie du "cerveau machiavélique" a été émise par Dan Sperber et Hugo Mercier dans un article " " (on notera l’ironie du titre ! : "Pourquoi les humains raisonnent ? Arguments pour une théorie [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] argumentative" - que nous avions déjà évoqués dans ). travaille à l'université de Neuch?tel. Quant à , le New Scientist le donne comme professeur à l'université de Budapest. Mais cet anthropologue fran?ais a d'autres casquettes. Il occupe notamment le poste de directeur émérite à à Paris, célèbre centre d'études des sciences cognitives. Sperber est l'un des représentants les plus connus de l'école de "l’anthropologie cognitive". Grosso modo, on peut dire que l’anthropologie cognitive considère qu'on retrouve des fonctions cognitives fondamentales qui expliquent le comportement humain en de?à des variations qu'on découvre dans les différentes civilisations, à l'opposé d'une anthropologie plus classique qui considère que ces comportements résultent avant tout de la culture. De nombreux anthropologues cognitifs se sont illustrés dans l'étude des fondements de la religion, par exemple , fran?ais basé aux Etats-Unis, et auteur de ou encore , (qui a écrit ), américain, mais enseignant (entre autres) en France. Une distribution très franco-internationale ! On retrouvera pas [url=http://www.mxitcms.com/tiffany/]tiffany[/url] mal des acteurs de cette école (dont Sperber [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] et Mercier) sur [url=http://www.1855sacramento.com/moncler.php]moncler outlet[/url] le blog de l'"", en anglais malgré la forte proportion d’auteurs francophones.
Car paradoxalement si le cerveau seul n'est pas rationnel, lors d'un raisonnement en groupe, ces différents biais cognitifs peuvent s'avérer avantageux. En effet, comme [url=http://www.mquin.com/giuseppezanotti.php]giuseppe zanotti sneakers[/url] le rappelle Mercier (qui remplacera avantageusement, pour les non-abonnés, la lecture de l’article du New Scientist), seule la production des arguments est viciée, pas son évaluation. Comme on l'a vu, les enfants peuvent très bien critiquer les arguments des autres. Ainsi, explique-t-il, le biais de confirmation pourrait appara?tre comme une "division cognitive du travail". Dans un groupe, chacun défendra son opinion en apportant les données qui la confirment. A charge pour les autres de la réfuter. En revanche, cela montre qu'il devient plut?t dangereux de raisonner tout seul : on risque de confirmer en boucle ses propres croyances.
Cette analyse du "cerveau social" peut para?tre désespérante au premier abord, dans une perspective rationaliste classique. En fait, elle apporte de l'eau au moulin des nouvelles théories concernant l'intelligence collective.
En fait, le biais de confirmation serait, explique Mercier, fondamentalement lié à la motivation. Si nous ne cherchons pas la vérité, mais plut?t à "gagner" dans la discussion, il est préférable de mettre en avant les arguments qui soutiennent notre point de vue que chercher ceux qui pourraient le contredire. |
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